Le cinéma turc

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Les films turcs : un peu d’histoire et notre sélection

L’histoire du cinéma turc

L’histoire du cinéma turc débute à la cour ottomane en 1896 avec les projections des films Lumières, il s’en suivra deux courts documentaires, Panorama de la Corne d’Or (cliquez pour le lien) et Panorama des rives du Bosphore (cliquez pour le lien) réalisé par Alexandre Promio, le précurseur du travelling; un déplacement de la caméra au cours de la prise de vues. D’autres films documentaires sont également réalisés entre 1910 et 1920 par réalisateur turc Fuat Uzkınay.

Après la proclamation de la République de Turquie en 1923, Mustafa Kemal Atatürk encourage la culture et l’art. C’est le début du cinéma turc avec le pionner du cinéma Muhsin Ertuğrul. Basé principalement sur des adaptations théâtrales, il a le monopole du cinéma et est à l’origine en 1931 du premier film turc parlant, Istanbul Sokakları (lien ici) et du premier film en couleur, Halıcı Kız (lien ici) en 1953.

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Kemal Sunal, l’un des plus célèbres acteurs du cinéma turc né en 1944.

Le cinéma turc comportait en 1945 uniquement un total d’une cinquantaine de films. Le véritable essor du cinéma turc débute en 1950 avec les studios Yeşilçam (« pin vert » en français), avec une production jusqu’à 300 longs métrages par an et qui placera la Turquie en 1970 en tant que 5ème producteur mondial de film avec des films populaires à petit budget. Ce boom est dû en partie au coup d’État militaire de 1960 qui éveille les consciences sur la nécessité de rendre compte de la réalité politique et sociale d’une Turquie en mouvement, puis libère la création artistique d’une importante censure.

Trois mouvements bien distincts se créent. Le cinéma national se fait connaître pour la première fois à l’international grâce au film Susuz Yaz (« Un été sans eau ») de Metin Erksal et obtient l’Ours d’or à Berlin en 1964. Le cinéma nationaliste vante l’occidentalisation de la société en opposition au cinéma national. Le cinéma révolutionnaire quant à lui se concentre sur des valeurs conservatrices et religieuses.

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Affiche des films à caractère érotique turc par les studios Yeşilçam.

Dans les années 1970 la télévision apparaît en Turquie et la fréquentation des cinémas est en chute libre. En réaction, les studios Yeşilçam commencent à produire des films avec des séquences à caractères érotiques en s’inspirant des comédies érotiques italiennes. À ces films de romance, d’aventure ou encore de comédie étaient ajoutées des scènes plutôt « chaudes », qui pouvaient être coupées à la demande.

C’est le début des films érotiques turcs connus sous le nom de Yeşilçam porno ou Seks furyası !

En 1980 après le coup d’État militaire, une politique de censure plus sévère est instaurée dans le cinéma turc. La production de films à caractère érotique est ralentie mais les Turcs continent de les visionner en louant des cassettes VHS, des VCDs et des DVDs.

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Yılmaz Güney pendant un tournage.

La pression de la censure incite également à dépolitiser le cinéma, et cela entraîne curieusement la création d’un cinéma engagé. Yılmaz Güney en est le symbole. Le réalisateur et scénariste d’origine kurde traite principalement de la vie quotidienne des campagnes et de l’oppression. Parmi ces nombreux chefs d’œuvre, on retient le film Sürü (« Le Troupeau ») écrit pendant l’un de ses nombreux séjours en prison ainsi que le film Yol (« Yol, la permission ») sorti en 1982 qui a remporté la Palme d’Or au festival de Cannes. Par la suite, d’autre réalisateurs comme Semih Kaplanoğlu ou Nuri Bilge Ceylan commencent également à être plus connus en Europe.

L’apparition des VHS et la démocratisation de la télévision porte alors un coup à l’industrie du cinéma en Turquie.  Le nombre de ventes annuelles de billets est passé d’un sommet de 90 millions de billets en 1966 à 56 millions de billets en 1984, et seulement 11 millions en 1990. En conséquence, le nombre de cinémas sur le territoire est passé d’environ 2 000 en 1966 à 854 en 1984 et 290 en 1990.

La situation s’améliore au milieu des années 1990, et pendant l’année 2000 plus de 20 millions d’entrées sont vendues dans tout le pays qui disposait alors de 500 salles. Actuellement, les films turcs attirent des millions de téléspectateurs et figurent régulièrement en tête des listes de superproductions, dépassant souvent les films étrangers au box-office local. Les budgets ont d’ailleurs considérablement augmentés après 2010 et un engouement croissant autour des séries turques. L’industrie se globalise en profitant de la popularité des acteurs à l’étranger.

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« La vallée des loup Iraq », le film le plus cher à l’époque de sa sortie a été tourné pour la somme de 14 millions de dollars US.

Aujourd’hui, le cinéma turc devient de plus en plus connu à l’international avec de nombreuses productions de films qui reçoivent souvent des récompenses dans les festivals internationaux. Le cinéma turc continue de se distinguer et le pays a mis également en place sur le territoire des festivals comme le Festival International du Film d’Istanbul ou le Festival du film d’Antalya.

Voici notre sélection de films turcs à voir :

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Eşkiya (« Le bandit »).

Eşkiya – Bandit (1996) :

L’un des rôles les plus importants de l’acteur turc Şener Şen, « Eşkiya » suit l’histoire d’un gangster légendaire nommé Baran. Après avoir été libéré de prison après une peine de 35 ans, il doit faire face à un monde qui a radicalement changé et doit trouver un moyen de se venger de son passé et de toutes les personnes qui lui ont fait du tort.

Ağır Roman – Romance lourde (1997) :

Un jeune mécanicien automobile, au milieu d’une aventure amoureuse improbable, tente de protéger les habitants de son quartier pauvre d’un gangster qui terrorise les habitant de la rue du Choléra.

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Affiche du film « Vavien ».

Herşey çok güzel olacak – Tout va bien se passer (1998) :

Mettant en vedette l’acteur et comédien Cem Yılmaz (qui est devenu le plus grand humoriste de la Turquie), « Herşey çok güzel olacak » n’est pas seulement un voyage en Turquie dans les années 1990, mais aussi l’histoire de deux frères très opposés, qui se lient en fuyant un mafieux.

Vavien – Va-et-vient (2009) :

Un électricien téméraire, aux prises avec des dettes, décide de tuer sa femme et de se servir de ses économies pour s’en sortir. Son plan prend une tournure inattendue lorsque sa femme aimante, revient d’entre les morts pour être avec sa famille.

Bal – Miel (2010) :

La vie tranquille d’un garçon et de sa famille est menacée lorsque son père ne rentre pas chez lui après son travail de récolte de miel dans la forêt. Ce film a remporté l’Ours d’or au festival de Berlin.

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Affiche du film « Kaybedenler Kulübü » (« Le club des perdants »).

Kaybedenler kulübü – Club des perdants (2011) :

Un film basé sur une vraie histoire dans la Turquie à la fin des années 1990; la radio nationale gouvernementale perd son monopole, de nouvelles stations privées sont mises à l’antenne. Les deux amis Kaan et Mete ont leur propre émission: des « bavardages entre potes » très ouverts diffusés à une heure tardive, abordant des sujets comme l’amour, la solitude et l’éjaculation précoce. Le concept enjoué fonctionne, bien que les deux animateurs soient plutôt des êtres solitaires: ils n’arrivent pas à dépasser les aventures d’une nuit. Le succès de leur émission changera-t-il la donne ?

Kış uykusu – Winter sleep – Sommeil d’hiver (2014) :

Bien avant que Nuri Bilge Ceylan ne remporte la Palme d’or au Festival de Cannes pour « Kış Uykusu » en 2014, il s’était déjà fait un nom avec « Il était une fois en Anatolie ». « Winter Sleep » tourne autour de l’histoire d’Aydın, un acteur devenu propriétaire d’un petit hôtel dans un village turc isolé en Cappadoce, qui doit faire face à ses relations tendues avec sa famille et l’un de ses locataires.

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Affiche du film « Winter Sleep », Palme d’Or 2014.

Kedi – le chat (2017) :

Quiconque est allé à Istanbul sait que les chats des rues font partie intégrante de l’esprit de la ville. « Kedi » suit sept de ces chats, ainsi que les habitants qui les aiment et s’en occupent, pour un regard intime sur la routine quotidienne d’Istanbul et sa beauté unique.

Ayla, La fille de guerre (2017) :

Süleyman, un jeune soldat de la Brigade turque du Commandement des Nations unies en Corée, est envoyé en Corée pour participer à la guerre qui oppose les Coréens du Sud aux Coréens du Nord. Il y trouve un enfant coréen dont les parents ont été tués durant un massacre et décide d’en prendre soin. Au fil du temps, les deux se considèrent comme père et fille. Mais Süleyman doit s’en séparer et tente désespérément de la retrouver durant plusieurs années. Une histoire vraie bouleversante, la petite Ayla a retrouvé son père adoptif plus de 60 ans après à Séoul en 2010.

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Affiche du film « Ayla ».

Cep Herkülü : Naim Süleymanoğlu – Pocket Hercules : Naim Süleymanoğlu (2019) :

Le film biographique retrace l’histoire du célèbre haltérophile turc  Naim Süleymanoğlu. Ses exploits dont ses 50 records mondiaux ont fait de lui un véritable héros national.

Müslüm (2018) : 

Ce film retrace la vie mouvementé de l’idole de la chanson turc Müslüm Gürses. Le roi de la musique arabesque, surmonte une enfance difficile à Adana et un sombre passé pour devenir une icône vénérée bien que ses démons ne le quitterons jamais. Un film émouvant à voir sur Netflix.

7. Koğuştaki Mucize – Miracle dans cellule 7 (2019) :

Memo, un berger souffrant d’un handicap mental, vit avec sa petite fille et sa grand-mère dans un village de la côte Égéenne turque pendant la période du coup d’État. Un beau jour, en 1983, la vie de Memo se voit subitement bouleversée quand la fille du commandant, un haut responsable durant la loi martiale meurt. Memo est accusé à tort du meurtre et est condamné à mort. Il se retrouve en prison dans la cellule numéro sept. Il est peu probable qu’il y survive mais alors que tous ceux qui peuplent la cellule sept l’avaient d’abord accueilli avec haine, ils commencent progressivement à être convaincus de son innocence en témoignant de son grand cœur. Avec le temps, tous ceux que Memo touche se mobilisent pour lui sauver la vie.

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Affiche du film « 7. Koğuştaki Mucize » (« Miracle de la cellule numéro 7 »), devenu un phénomène en France.

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